Les précurseurs de la tectonique des plaques
Jusqu’au 18ème siècle au moins, le récit biblique de la création (Genèse) et de l’histoire du monde a constitué un carcan empêchant, sous peine d’excommunication, toute étude géologique sérieuse sur le terrain, sauf celle admise par les "fixistes". Donc, pendant très longtemps a prévalu l’idée du caractère immuable de la Terre; les continents étaient considérés comme fixes. Personne ne pouvait imaginer que les masses continentales aient pu se déplacer. Pourtant quelques esprits audacieux et éclairés avaient déjà fait des observations intéressantes :
- Dans la troisième édition de son Thesaurus Géographicus, publié à Anvers en 1596, le géographe Abraham Ortélius (1527-1598) note la bonne correspondance (la congruité) des lignes des côtes des Ancien et Nouveau Mondes. Il parle d’un événement catastrophique qui aurait pu faire écarter les continents. En fait, Ortélius réinterprète le Timée de Platon (récit mythique de la disparition de l’Atlantide) en termes de dislocation du continent Atlantis. (Ces travaux d’Ortélius n’ont été redécouverts qu’en 1994 par un historien des sciences américain).
Ortelius publia plusieurs cartes historiques, dont certaines firent partie du Theatrum. Entre 1579 et 1606 fut publié son Parergon Theatri, contenant notamment une reproduction de la Table de Peutinger. En 1570 il obtint un privilège exclusif de huit ans pour la publication des « atlas », ce qui empêcha notamment Gerard de Jode (qui avait publié la carte du monde de 1564) de publier son propre atlas avant 1578. Source @Wikipédia.
- Plus tard, Francis Bacon (1561-1626) dans son Novum Organum publié en 1620 remarque la symétrie des continents et Antonio Snider-Pelligrini (1802-1885) dans un ouvrage curieux - La création et ses mystères dévoilés (1858)
- Observé la correspondance des côtes entre l’Amérique du Sud et l’Afrique. Pour Snider-Pelligrini, la séparation aurait eu lieu pendant une expansion violente de la croûte causée par l’éruption de lave le long de la fissure N-S entre les deux mondes. Cet événement catastrophique aurait été contemporain du déluge biblique.
- Le premier travail vraiment scientifique sur le sujet est dû à Élisée Reclus, géographe et anarchiste français (1830-1905) qui fut professeur à Bruxelles de 1895 à 1905. Dans son célèbre ouvrage La Terre (1872), il écrit : « L’Afrique et l’Amérique du Sud présentent de grandes ressemblances : leur forme triangulaire, le dessin de leurs côtes, la disposition de leurs golfes et promontoires,… » ; il poursuit, et ceci est vraiment nouveau : « Il semble qu’il existait jadis un vaste continent comprenant les deux Amérique, l’Afrique, les Indes et la Nouvelle-Zélande ». Curieusement, il ne mentionne pas l’Australie ni l’Antarctique !
Élisée Reclus, de
son nom complet Jacques Élisée Reclus, né à Sainte-Foy-la-Grande le 15 mars
1830 et mort à Thourout en Belgique le 4 juillet 1905, est un géographe
libertaire. Source @ Wikipédia.
- Elisée Reclus peut être considéré comme le véritable précurseur d’Alfred Wegener (géophysicien et météorologiste allemand, 1880-1930) qui publie en 1915 en allemand un livre qui aura un retentissement énorme : La genèse des continents et des océans : théorie des translations continentales. La théorie de Wegener est plus connue sous le nom de « dérive des continents ». Il a formulé sa théorie à partir d’une série d’observations et d’arguments d’ordre divers.
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